Pour conclure sa saison, l’Orchestre Symphonique Universitaire de Rennes embarque pour le Nord, le Nord lointain, une terre de mystères et de légendes où se mêlent nature grandiose et récits épiques. Ces grandes histoires, transmises de génération en génération, sont appelées sagas : des chroniques mêlant exploits héroïques, créatures mythiques et destinées tragiques.
Au-delà du seul voyage, c’est bien dans un grand récit imaginaire du Nord que l’OSUR décide d’emmener le public, à travers des musiques issues à la fois du répertoire classique et du cinéma.
Le cinéma, et plus largement le monde de la production audio-visuelle, est en effet friand des grands contes qui ont traversé les siècles et n’hésite pas à s’emparer de l’imaginaire nordique pour construire de nouveaux récits. Ainsi, l’orchestre a décidé d’interpréter diverses bandes originales telles que Le Pôle Express d’Alan Silvestri, dont le train fantastique emmène ses jeunes passagers vers le Pôle Nord en quête de la magie de Noël ; Dragons de John Powell, histoire de Vikings devant renouer des liens avec les mythiques créatures que sont les dragons; Les Chroniques de Narnia de Harry Gregson-Williams, film qui dépeint les aventures de quatre enfants dans une contrée pleine de magie mais tombée sous la coupe d’un hiver sans fin ; ou encore Les Anneaux de Pouvoir de Bear McCreary, série préfigurant la trilogie du Seigneur des Anneaux, grand récit inspiré par la mythologie nordique.
Du côté du répertoire symphonique classique, l’OSUR a décidé d’explorer l’œuvre de compositeurs nordiques ou ayant été inspirés par la mythologie nordique.
Ainsi, l’orchestre interprètera la Rhapsodie Suédoise de Hugo Alfvén, compositeur suédois à cheval entre le 19ème et le 20ème siècle. Aussi intitulée “Midsommarvaka” (que l’on peut comprendre comme la Veillée du solstice d’été), cette oeuvre d’Alfvén mêle des mélodies folkloriques suédoises avec des mélodies originales du compositeur pour dépeindre les danses et les jeux entamés pour célébrer la nuit magique du solstice d’été.
Figure incontournable du répertoire nordique, Jean Sibelius sera également mis à l’honneur avec sa Deuxième Symphonie. Surnommée parfois la Symphonie de l’Indépendance, cette œuvre monumentale, composée entre 1901 et 1902, est marquée par des paysages sonores évoquant l’immensité et la rudesse du Nord. Elle incarne un souffle épique et un élan héroïque qui, au-delà de son contexte nationaliste, rappellent la puissance et la grandeur des sagas scandinaves. À travers ses contrastes expressifs et ses thèmes majestueux, elle évoque aussi bien la sérénité des vastes étendues nordiques que les tempêtes intérieures des héros légendaires.
Enfin, l’orchestre proposera un extrait du Crépuscule des Dieux (Götterdämmerung) de Richard Wagner avec la Trauermusik, ou Marche funèbre de Siegfried. Cette pièce, d’une intensité dramatique saisissante, accompagne la mort du héros Siegfried et résonne comme une élégie puissante à la chute du monde des dieux. Profondément imprégnée de la mythologie nordique, cette œuvre illustre la fin d’un cycle et le poids du destin, des thématiques chères aux récits nordiques où la grandeur côtoie inéluctablement la tragédie.
Note de programme rédigée par Clémence Le Gac et Victor Josse