Rencontre avec Alexandre Mallet, luthier

L’OSUR a la chance d’être soutenu dans son fonctionnement et ses projets par le luthier Alexandre Mallet, qui dans le cadre de ce partenariat est intervenu auprès des musiciennes et musiciens de l’OSUR le 11 février 2024. Cette rencontre a été l’occasion de nous en apprendre  un peu plus sur nos chers instruments à cordes frottées… Violon, alto, violoncelle ou contrebasse, quelles sont les bonnes pratiques à tenir pour les entretenir et garantir leur sonorité ? 

Pendant 45 minutes lors d’une journée de répétition à l’OSUR, Alexandre Mallet nous a dévoilé quelques astuces pour éviter les mauvaises surprises. C’était assez drôle de voir qu’au fil de la présentation, chaque musicien.ne a constaté des petits problèmes sur son instrument, laissant échapper des rires nerveux.

Alors chers ami.e.s musiciens et musiciennes, sans plus attendre, dites-nous tout, qu’avez vous retenu ?

« On croit tous savoir monter une corde, mais finalement ce n’est pas si simple ! » (Philippe).

Effectivement, « lorsque nous changeons une corde, il faut veiller à ce qu’elle ne s’enroule pas sur elle-même » (Alexandre Mallet). A ces mots, tout le monde se met à observer ses chevilles. De mon côté, assise près de Maxime nous observons son violon : 3 sur 4 de ses cordes se chevauchent, oups. Il me dit qu’il les a changées lui-même, et que d’expérience, il ne faut pas les changer toutes d’un coup. Eh oui, si vous changez les 4 cordes en même temps, vous allez perdre votre cordier et votre chevalet, puisqu’ils sont tenus par la tension des cordes ! 

Volune d'un violon, montrant la correcte manière de monter les cordes sur les chevilles, sans que les cordes se chevauchent entre elles.

D’ailleurs en parlant de cordes, comment les entretenir ?

Intervention du luthier Alexandre Mallet auprès des musiciennes et musiciens de l'OSUR
Intervention du luthier Alexandre Mallet auprès des musiciennes et musiciens de l'OSUR

Rien de plus simple, nous dit Alexandre Mallet, un coup de chiffon (type microfibre) sur chaque corde, en veillant bien à passer autant dessus que dessous, puisqu’une grande partie de la colophane vient se poser sur la partie inférieure de la corde. Retirer l’excès de colophane permet de maintenir la qualité du son. De nouveau, chaque musicien se met à inspecter ses cordes… « j’avais une tonne de colophane sous mes cordes ! Je ne m’en étais pas rendu compte. » (Fred) 

Vérifier la position de son chevalet

Alexandre Mallet nous a donné un autre conseil qui, nous le savons, sera très utile à Aliénor, notre violoniste au chevalet lui donnant du fil à retordre. La position du chevalet est très importante, et celui-ci a tendance à se déplacer notamment lorsque nous changeons nos cordes. Pas de panique, Alexandre Mallet a la solution pour vous : le chevalet doit être placé de sorte à ce qu’il penche davantage vers le cordier que vers la touche. Pour cela, prenez une carte (type carte bancaire), accolez la tranche de la carte dans sa longueur sur le chevalet, et la tranche de la carte dans sa largeur sur la caisse de résonance. Si le chevalet suit parfaitement la tranche de votre carte alors celui-ci est bien placé. A contrario, si un espace est présent, c’est qu’il est désaxé. Comme vous pouvez le constater, j’ai vraisemblablement un petit problème sur mon violon ! (Attention sur le violon la carte bancaire ne passe pas, j’ai donc pris un ticket de métro). 

Venez exercer de légères pressions sur le haut du chevalet pour le replacer correctement. Dès lors qu’une fine ligne noire apparaît au pied du chevalet, arrêtez, vous êtes au maximum.

Photo montrant la mauvaise orientation du chevalet d'un violon à l'aide d'un ticket de métro
Le chevalet est trop penché vers la touche !

De son côté, Adrien a retenu de cette présentation une information qui nous a tous étonnés. « Dans 20 ans il n’y aura peut-être plus de chevalet de qualité ». Ce petit morceau positionné au centre de nos instruments est en érable, et le site d’où viennent la plupart des arbres pour la production de chevalet est parti en fumée suite à d’importants feux de forêt. Alors prenez-en grand soin !

Et alors nos contrebassistes, qu'avez-vous pensé de cette présentation ?

« L’intervention était vraiment cool ! J’ai bien aimé ses explications sur les types de bois et la partie sur les chevilles, même si à la contrebasse on a des clés mécaniques. Et puis la manière dont il les tourne pour accorder les cordes : en tournant et en poussant en même temps » (Soren).  On le sait, le bois travaille, et avec deux types de bois différents en contact, cela peut générer d’autant plus de frottements ou de glissements. Pour cela, certains musiciens utilisent la craie pour augmenter l’adhérence des chevilles lorsque celles-ci ne tiennent pas bien, mais Alexandre Mallet nous le déconseille : « La craie vient creuser le bois, prenez plutôt des pastels gras friables que l’on peut trouver dans les boutiques de beaux arts et loisirs créatifs. »

Allez, on vous fait un petit résumé des principaux conseils d’Alexandre Mallet :

  • Pour changer les cordes, les remplacer une par une, ne jamais les enlever toutes d’un coup.
  • Les cordes ne doivent pas se chevaucher lorsque vous les enroulez sur leur cheville.
  • Lorsque vous accordez votre instrument, poussez sur la cheville en même temps que vous la tournez.
  • Nettoyez régulièrement les cordes à l’aide d’un chiffon doux ou microfibre, sur toute la longueur et ne pas oublier de nettoyer le dessous des cordes.
  • Vérifiez la position de votre chevalet avec une carte, et exercez de légères pressions sur celui-ci pour le réaxer.
  • La craie, souvent utilisée par les musiciens pour faciliter l’adhérence des chevilles, est déconseillée. Privilégiez plutôt les pastels gras friables.

Le meilleur pour la fin pour le grand bonheur de nos chefs

« Si vous travaillez énormément votre justesse, sans n’avoir aucun résultat, c’est que le problème ne vient pas de vous ». Eh oui, c’est important de faire réviser de temps en temps son instrument, il peut être aussi fautif que nous ! Attention les altistes, on vous voit venir…

Un grand merci à Alexandre Mallet de la part de tout l’orchestre, pour le temps qu’il nous a consacré, pour sa pédagogie, et son professionnalisme. « C’était très intéressant. Il a remis les fondamentaux en place ! » (Fred). 

Merci aux musiciens Philippe (violon), Fred (alto), Soren (contrebasse), et Adrien (alto) pour leur témoignage.

Souvenirs de notre échange avec Opus76

Il y a déjà plus d’un an, nous partions à la rencontre de l’orchestre Opus 76 de Rouen. Concert à deux orchestres, échanges conviviaux… Ce week-end nous a permis de partager notre passion commune et de proposer au public une nouvelle expérience. Alors que l’OSUR s’apprête à renouveler l’expérience avec l’Orchestre Universitaire de Lille, retour sur une collaboration pas comme les autres…

Article rédigé par Cécile P.

Une centaine d’instrumentistes réuni·es

En novembre 2022, 45 musiciens et musiciennes de l’Orchestre Symphonique Universitaire de Rennes prenaient le chemin de Rouen pour un weekend d’échange musical exceptionnel avec l’orchestre Opus 76.

Après presque 4h de route et à peine le car garé, les deux orchestres se sont scindés pour mieux se mélanger : d’un côté les cordes, de l’autre l’harmonie, dirigés par Tristan et Victor, l’un après l’autre. Ce travail, nécessaire avant le concert du dimanche, a été prolongé le samedi au Théâtre des Arts. Cette fois-ci, plus d’une centaine d’instrumentistes étaient rassemblé·es sur scène pour parfaire le travail de la veille.

L'OSUR et Opus 76 en réunis en répétition au Théâtre des Arts à Rouen. Une centaine d'instrumentistes sont sur scène, avec les deux chefs d'orchestre.
L'OSUR et Opus 76 en réunis en répétition au Théâtre des Arts à Rouen.
Un dinosaure s'est invité au concert au Théâtre des Arts à Rouen

Une programmation musicale riche

Le dimanche, dernier jour de notre intense séjour en terres normandes, et après un court raccord, nous avons pu présenter à un large public notre concert à deux orchestres.

Jurassic Park, Star Wars… le programme tournait autour de musiques de films emblématiques composées par John Williams. Nous avons également eu l’occasion de proposer quelques pièces classiques que l’on a pu entendre dans des films : Marche Hongroise de Berlioz dans La Grande Vadrouille, L’apprenti Sorcier de Paul Dukas dans Fantasia, et Flying to Neverland de Victor Josse.

Des échanges musicaux, mais aussi de belles rencontres

Mais au-delà de la musique, l’échange s’est également fait autour de moments conviviaux partagés entre Normand·es et Breton·nes. Les rouennais·es ont accueilli leurs homologues de Rennes sous leur toit le temps de ce weekend, et ont pu leur faire visiter leur ville. Une première soirée d’accueil rassemblant tout le monde jusqu’au milieu de la nuit, et une seconde soirée dans un bar du centre-ville ont permis aux membres de ces orchestres de passer du temps ensemble et d’un peu mieux se connaître.

Photo de groupe avec l'OSUR et Opus 76

« Rassembler deux orchestres ce n’est pas juste une affaire de nombre, c’est une expérience musicale, sociale et émotionnelle intense où le partage est une valeur clé. »

Philippe A., président de l’association

Une expérience à renouveler, rendez-vous en mai 2024 !

Cette aventure, très forte en musique et en émotions pour tout le monde, a aussi été un levier pour la cohésion au sein même de l’Osur et a permis aux musicien·nes fraîchement arrivé·es de tisser des liens avec des membres plus ancien·nes. En bref, un week-end riche en rencontres et en partage !

Fort·es de cette expérience, nous avons donc décidé de la renouveler : nous partons à la fin du mois de mai 2024, pour un nouvel échange, cette fois avec l’Orchestre Universitaire de Lille !  

L'OSUR et Opus76 réunis pour un concert unique au Théâtre des Arts à Rouen

Mondes fantastiques – note de programme (printemps 2024)

Sorcières, fantômes, esprits et autres êtres mystérieux peuplent un imaginaire fantastique où le surnaturel vient jouer avec les limites du réel, rendant poreuses des frontières rassurantes. Et quelle plus grande et mystérieuse frontière que celle séparant la vie de la mort ? Il y a une inquiétude mais aussi un jeu à l’œuvre dans le fantastique, une hésitation constante entre ce qui semble vrai et ce qui ne l’est pas, entre le rêve et la réalité.

Beaucoup de compositeurs se sont emparés de ce jeu et de cette inquiétude. L’OSUR a choisi Berlioz pour être, avec notamment le Final de sa Symphonie Fantastique, le parangon de son deuxième programme de la saison. Dans ce Final, sorcières et étranges créatures se retrouvent pour des funérailles grinçantes et entonnent une parodie du Dies Irae, célèbre mélodie de la liturgie grégorienne ayant traversé les siècles, symbole musical de la Mort dans l’imaginaire collectif. Le public sera surpris de constater que cette petite mais solennelle mélodie se retrouve disséminée à travers d’autres œuvres du programme concocté par l’OSUR.

L'île aux morts par Arnold Böcklin. Huile sur bois, Alte Nationalgalerie, Berlin
L'île aux morts par Arnold Böcklin. Huile sur bois, Alte Nationalgalerie, Berlin

Que ce soit dans Prélude et Mort d’Isolde de Wagner ou encore L’Ile des Morts de Rachmaninov, la place de la Mort n’est pas à démontrer. Le premier est tiré de l’opéra Tristan et Isolde, le deuxième est un poème symphonique inspiré par un tableau de Böcklin. La mort y est dépeinte à la fois dans ce qu’elle peut avoir d’inquiétant mais aussi de profondément onirique et mystérieux.

Quant aux créatures et autres esprits qui jalonnent notre vision du fantastique, ils ne seront pas en reste dans Une Nuit sur le Mont chauve de Mussorgski, un autre poème symphonique inspiré cette fois par une nouvelle mettant en scène le sabbat des sorcières, et L’Étrange Noël de Mr Jack de Danny Elfman, une suite symphonique tirée de la musique du film de Henry Selick explorant l’univers aussi sombre que malicieux et fantasmagorique de Tim Burton.

Rêve ou réalité, vie ou mort, réel ou surnaturel ? Nos compositeurs n’ont pas eu vent de telles frontières…

V.Josse

Ce programme sera donné en concert à l’occasion de 4 concerts :

Concert du renouveau

23 janvier 2019

Les soixante-dix musicien·ne·s vous invitent au voyage, entre Japon et Argentine, Europe et Amérique futuriste !

Depuis septembre dernier, l’Orchestre Symphonique Universitaire a changé de chef !
Et ce n’est pas un·e mais deux baguettes qui nous dirigent désormais (pas en même temps, évidemment…)

Pour leur saison inaugurale, Victor Josse et Clémence Le Gac ont imaginé un programme autour du renouveau.
Vous pourrez ainsi (re)découvrir le premier mouvement de la 2e symphonie Résurrection de Gustav Mahler, ou bien les sonorités du tango d’Astor Piazzolla dans la Suite del Ángel. Nous aurons également la chance d’accompagner une chanteuse dans Les Nuits d’été d’Hector Berlioz et nous explorerons l’univers de la musique de film avec A New Beginning, issu de la bande originale composée par John Williams pour Minority Report de Steven Spielberg, ainsi qu’avec Death and Resurrection composé par Toru Takemitsu et Black Rain de Shohei Imamura.

Infos pratiques :
Concert à 20h30 / Gratuit

L’OSUR joue les compositrices !

Entre janvier et juin 2019, l’OSUR se consacre exclusivement aux compositrices ! Parmi toutes celles qui ont existé, nous vous ferons (re)découvrir Andrée, Chaminade, Mayer, Schumann, Le Beau, Hensel-Mendelssohn… Pour plus de détails sur ce projet, c’est par ici !

Prochain concert le 20 juin à l’Opéra de Rennes à 20h ! Ouverture de la billetterie le samedi 18 mai à 13h. Renseignements et réservations auprès de la billetterie de l’Opéra place de la mairie et au 02.23.62.28.28.

En attendant, vous pouvez écouter les chroniques d’Aliette de Laleu sur France Musique, et pourquoi pas en commençant par celle-ci ↓↓ ?